15 sept. 2025

Les développeurs envisagent de grands projets de câbles pour connecter des régions et des pays.

Les développeurs explorent la faisabilité de connecter des régions éloignées, comme le Canada au Royaume-Uni et l'Australie à Singapour, via des câbles pouvant s'étendre sur plus de 4 000 km, a rapporté le Financial Times.

Ces projets visent à capitaliser sur la croissance de l'énergie renouvelable et le potentiel d'équilibrer l'offre et la demande à travers différents fuseaux horaires et conditions météorologiques.

Le câble interconnecteur Viking, un câble électrique bidirectionnel, a commencé ses opérations commerciales à la fin de 2023, marquant un jalon dans la connexion des marchés électriques de la Grande-Bretagne et du Danemark.

S'étendant sur 765 km entre terre et mer, cette coentreprise entre le réseau national britannique et Energinet du Danemark exploite les différents modèles météorologiques de la mer du Nord pour optimiser le commerce de l'électricité.

Malgré les progrès, ces entreprises comportent des coûts et des défis complexes. Elles nécessitent des investissements, tant publics que privés, et font face à des risques tels que l'étirement des chaînes d'approvisionnement et le sabotage potentiel.

Cependant, si elles réussissent, elles pourraient accélérer la transition des combustibles fossiles et forger de nouveaux liens énergétiques entre les économies.

Le projet AAPowerLink dirigé par SunCable vise à transmettre de l'électricité générée par le solaire du Territoire du Nord de l'Australie vers Singapour, impliquant un câble de 4 300 km et un investissement de 26,4 milliards de dollars.

En outre, le banquier d'investissement en énergie propre Laurent Segalen et le développeur d'interconnecteurs Simon Ludlam explorent un câble de 4 000 km reliant l'Amérique du Nord et l'Europe. Cela pourrait permettre au Royaume-Uni d'utiliser l'hydroélectricité du Canada pendant ses périodes de faible demande et vice versa.

Cependant, la demande mondiale d'équipements électriques et les politiques protectionnistes mettent à rude épreuve la chaîne d'approvisionnement, provoquant des retards et des incertitudes.

Les tensions politiques concernant les bénéfices équitables des interconnecteurs posent également un défi, comme on l'a vu dans le débat en Norvège sur ses exportations d'énergie.

La complexité de l'installation de câbles sur le fond marin ajoute une couche supplémentaire de difficulté, a souligné Fiachra Ó Cléirigh, vice-président exécutif chez le cabinet d'ingénierie Jacobs.

Le refus du gouvernement britannique de soutenir le projet Xlinks, un câble unidirectionnel proposé du Maroc vers le Royaume-Uni, souligne les risques inhérents à de telles initiatives.

Malgré ces obstacles, des partisans tels que James Humfrey, PDG du Morocco-UK Power Project, et Ludlam restent optimistes quant au potentiel transformateur des câbles d'électricité longue distance pour la collaboration énergétique mondiale et la durabilité.